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Libération

Les boat people s'agrippent au Viet-nam

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Beaucoup sont rentrés et prospèrent. Mais restent mal vus.
publié le 28 avril 2000 à 23h46
(mis à jour le 28 avril 2000 à 23h46)

Le Viêt-nam s'apprête à fêter, dimanche, le 25e anniversaire de sa victoire contre le gouvernement du Sud-Viêt-nam soutenu par les Etats-Unis. Libération publie aujourd'hui le deuxième d'une série de trois articles sur le Viêt-nam actuel.

«Nous avons eu droit à tout: les attaques de pirates, la tempête, puis le manque d'eau. A la fin, il nous a fallu boire de l'eau de mer.» Dans son confortable bureau décoré de peintures d'artistes contemporains vietnamiens, Nguyen Thang, 45 ans, se rappelle, non sans nostalgie, son échappée du Viêt-nam communiste il y a vingt-deux ans. A sa treizième tentative de départ, Nguyen Thang, alors âgé de 23 ans, avait réussi à atteindre la Malaisie sur une embarcation de fortune chargée d'une quarantaine de personnes, après avoir été, en premier lieu, refoulé par les gardes-côtes singapouriens. Mais à écouter ce solide Vietnamien, un sourire accroché en permanence aux lèvres, se remémorer son expérience de boat people, on sent bien que l'épisode appartient à un passé déjà mythique, à une sorte de vie antérieure. Aujourd'hui, Nguyen Thang, directeur de la société Dong Nam, domine le marché des téléphones portables au Viêt-nam. Il passe ses week-ends à jouer au golf avec le président du comité populaire d'Ho Chi Minh-Ville. «Quand on veut faire des affaires au Viêt-nam, il est nécessaire d'être bien avec les autorités locales.»

Les plus coriaces. Nguyen Thang est exemplaire de la génération des Viêt-kieu (les Vietnamiens d'outre-mer) qui, après des an