Alors que les négociations entre ministres zimbabwéens et
britanniques autour de l'indemnisation des fermiers blancs achoppaient à Londres, au Zimbabwe, le leader des anciens combattants effectuait une tournée dans les fermes et s'engageait vendredi à faire cesser les violences. L'opposition regrette que les fermiers acceptent de discuter avec un «hors-la-loi».
Harare, envoyée spéciale.
Au coeur d'Harare, aucune plaque n'annonce le siège de l'association des anciens combattants de l'indépendance. Au huitième étage de l'immeuble, les deux petites pièces sont dénudées, à l'exception d'un portrait officiel du président Robert Mugabe et d'un immense bureau derrière lequel trône Chenjerai Hitler Hunzvi. L'homme dont la célébrité récente est étroitement associée à la vague de violences qui s'est abattue sur le Zimbabwe depuis deux mois. Un personnage en forme d'énigme qui joue avec sa réputation sulfureuse. «Hitler? C'est mon nom de guerre. Je suis le Hitler noir de l'Afrique! D'ailleurs je lui ressemble, je suis grand, comme lui», répète-t-il, ravi de ses provocations. La version officielle connaît pourtant des variantes: «Hitler, c'est le nom que m'ont donné mes parents après la Seconde Guerre mondiale», aurait-il parfois prétendu.
Personne ne connaît les faits d'armes de celui qui représente aujourd'hui les intérêts de l'aristocratie guerrière d'un pays indépendant depuis seulement vingt ans. Les 50 000 anciens combattants de la guerre contre la Rhodésie blanche appartiennent au my