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Libération

La rébellion philippine menace de décapiter ses otages. Les musulmans réclament un nouveau négociateur.

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publié le 29 avril 2000 à 23h42

Les rebelles musulmans philippins du groupe Abu Sayyaf, qui ont

enlevé 21 personnes dimanche en Malaisie, ont menacé vendredi de décapiter leurs otages étrangers si Manille ne changeait pas le responsable des négociations. Une personne se présentant comme Abu Sabaya, porte-parole du groupe Abu Sayyaf, a exigé dans un appel à une radio locale que le négociateur actuel, Nur Misuari, lui-même ancien rebelle musulman, soit remplacé par l'ambassadeur de Libye aux Philippines. Ce choix n'est pas surprenant: la Libye a soutenu, et soutiendrait encore, les indépendantistes musulmans philippins. L'ambassadeur de Tripoli servirait alors de «médiateur» entre les rebelles et «les représentants des gouvernements» des 21 otages. «S'ils ne veulent pas négocier, nous décapiterons tous les étrangers et si les militaires n'arrêtent pas leur offensive, nous infligerons une grande leçon au gouvernement», a tonné Abu Sabaya.

Parmi les détenus figurent un couple de touristes français, trois Allemands, un couple sud-africain, une Libanaise, un couple finlandais, deux Philippins et neuf Malaisiens. Ils ont été enlevés dimanche dernier par un groupe d'hommes armés sur l'île malaisienne de Sipadan, paradis de la plongée sous-marine, avant d'être conduits par bateau dans le sud des Philippines, toutes proches, sur l'île de Jolo.

Le groupe Abu Sayyaf, qui compterait un millier de partisans, est le plus petit, et le plus violent, des deux groupes musulmans rebelles qui luttent dans le sud des Philippines