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Libération

Naufragés haïtiens aux Bahamas. Les gardes-côtes US ont trouvé 2 morts et 300 réfugiés très affaiblis sur un îlot.

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publié le 29 avril 2000 à 23h43

Ce sont des voiliers passant à proximité de l'îlot Flamingo Kay qui

ont donné l'alerte. Sur la plage de ce petit atoll des Bahamas, les gardes-côtes américains ont découvert deux Haïtiens morts de soif, et 300 autres fort mal en point, affamés, déshydratés ou comateux, que l'attrait du «rêve américain» avait poussé, comme des centaines d'autres, à embarquer depuis l'ingrate Haïti sur des navires prenant l'eau, pour finir échoués sur ces rivages. «Je pensais qu'ils étaient morts. Ils avaient très peu de vêtements. Certains étaient couverts de poussière et de saletés et aucun ne pouvait marcher», a raconté le propriétaire d'une petite marina située à proximité qui a participé aux secours. Vendredi matin, 65 de ces clandestins déshydratés avaient pu être transférés vers des hôpitaux des Bahamas, tandis que 223 personnes étaient en cours d'évacuation. Certains des Haïtiens ayant reçu des soins sur l'île d'Exuma semblaient dans un état désespéré. Seuls deux cadavres ont été retrouvés; mais selon les récits des rescapés, 14 passagers, au total, sont morts durant leur funeste odyssée.

Hier, personne ne savait pourtant exactement depuis combien de temps ces Haïtiens étaient bloqués sur cet îlot sans eau ni nourriture, ni même s'ils avaient été conduits là par un mauvais grain, une avarie, un naufrage, ou bien s'ils avaient été abandonnés par des passeurs sans scrupules. Les rescapés interrogés parlent d'une embarcation d'une quinzaine de mètres. Mais aucune épave n'a pourtant été retr