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Libération

Ben Brik fait reculer Ben Ali en Tunisie.

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Malgré la restitution de son passeport, le journaliste poursuit sa grève de la faim, rejoint par ses frères et soeurs.
par José GARÇON et Joëlle BASSOUL
publié le 2 mai 2000 à 0h40
(mis à jour le 2 mai 2000 à 0h40)

«J'accuse Jacques Chirac d'avoir été, si longtemps, le plus fidèle soutien du régime ignominieux de Ben Ali.» A sa cinquième semaine de grève de la faim, le journaliste tunisien, Taoufik ben Brik, ne ménage pas le président français, tout en l'appelant à intervenir en sa faveur. Dans un message lu par sa soeur, Najet, hier au siège de Reporters sans frontières à Paris, il a dénoncé le «silence de Chirac ["], qui en fait le collaborateur du régime», et demandé notamment au chef de l'Etat «plus que des paroles, des actes». «Ceux qui soutiennent Ben Ali, a-t-il souligné, peuvent lui demander un service.» Doit-il au coup de téléphone que Jacques Chirac a eu samedi avec Ben Ali la restitution de son passeport hier? Une chose est sûre: cette victoire n'impressionne pas le journaliste. Le passeport est devenu «de la pacotille» dans sa lutte qui a pris une nouvelle ampleur. Hier, à l'appel de sa mère, cinq de ses frères et soeurs l'ont rejoint dans son jeûne. Ainsi, sept membres de la famille Ben Brik, dont Taoufik et Jelal, sont actuellement en grève de la faim. La «journée pour la liberté de la presse», le 3 mai, pourrait être l'occasion d'un nouveau mouvement de jeûne concernant des dizaines de personnes (syndicalistes, journalistes, lycéens") notamment en Tunisie.

Reste Taoufik. Une escalade des vexations à son encontre et la détention de son frère Jelal l'ont, pour sa part, décidé à poursuivre son action jusqu'au bout. «Ce n'est pas pour un passeport ou le réta