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Libération

Naufrage de clandestins dans le détroit de Gibraltar. Une vingtaine d'immigrés noyés en tentant d'atteindre l'Espagne.

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publié le 2 mai 2000 à 0h39

Madrid, de notre correspondant.

Le détroit de Gibraltar vient de connaître l'un de ces drames qui, s'ils ne mobilisent pas l'opinion, défrayent de plus en plus la chronique en Espagne. Hier, les services de sauvetage en mer s'avouaient vaincus après avoir sillonné 900 km2 à la recherche d'une embarcation d'immigrants clandestins venus du Maroc, qui a fait naufrage dans la nuit de samedi à dimanche. A en croire l'unique survivant, un Marocain de 28 ans, repêché samedi au large de Tarifa puis hospitalisé à Algésiras, l'embarcation de fortune contenait une vingtaine de personnes. Les recherches ont été compliquées par de violentes averses et des vents soufflant à près de 65 km/h.

Au lendemain du naufrage, le mouvement clandestin vers les côtes andalouses continue de plus belle. Hier, de source officielle, 77 immigrants d'origine maghrébine ont été arrêtés, alors qu'ils se trouvaient à bord de deux embarcations dans la même zone, à proximité de la côte de Tarifa. La majorité était entassée dans un canot pneumatique muni d'un puissant moteur, lequel a été arraisonné par la guardia civil. Le phénomène n'est certes pas nouveau: ces dernières années, ce sont des dizaines de milliers d'immigrés, surtout d'origine maghrébine, qui, à bord de pateras ­ embarcations de fortune ­, dont le flux est contrôlé par des mafias, ont converti les côtes andalouses en l'une des principales portes d'entrée européenne de l'immigration clandestine. A l'orée du printemps, lorsque le temps et les courant