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Libération

Nouvelles concessions du Président aux rebelles en Colombie. Après les Farc, la guérilla de l'ELN vient d'obtenir une zone démilitarisée.

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publié le 2 mai 2000 à 0h39

Miami, de notre correspondant.

Aux prises avec une crise politique et économique qui paralyse son gouvernement et le discrédite dans son pays, le président colombien, Andres Pastrana, a choisi la fuite en avant sur le grand chantier qu'il a ouvert lors de son élection, il y a près de deux ans: les négociations de paix avec la guérilla. Les pourparlers, entamés à pas de tortue et au prix de concessions jugées exorbitantes par la majorité des Colombiens, se sont brusquement emballées ces dernières semaines, avec des avancées qu'on qualifierait de «déterminantes» si elles ne s'accompagnaient pas de signaux laissant craindre, au moins pour un temps, une recrudescence de la guerre.

Dialogue. La première bonne surprise a été annoncée jeudi dernier, à San Vicente del Caguan, la petite «capitale» d'un territoire grand comme la Suisse, démilitarisé en novembre 1998 et administré depuis par les Farc (Forces armées révolutionnaires, marxistes), le plus puissant mouvement armé du pays avec 17 000 combattants. Selon le commandant Raul Reyes, porte-parole des Farc, les rebelles et le gouvernement discutent désormais du «moment de décréter la trêve». Or les Farc refusaient toute idée de trêve malgré l'ouverture formelle de discussions, le 7 février 1999, rappelant les conséquences d'une précédente tentative de paix: 3 000 militants qui s'étaient réintégrés dans la vie politique avaient été assassinés par des escadrons de la mort, de 1984 à 1986.

Plusieurs offensives, très meurtrières, ont, pa