C'est dans un contexte de lutte exacerbée entre factions que s'est
rouvert hier à Chiraz le procès des treize juifs iraniens inculpés d'espionnage. L'audience s'est déroulée à huis clos, mais les autorités judiciaires n'ont pas interdit à la défense de s'adresser aux journalistes à l'issue des débats, ce qui permet de savoir un peu comment s'est déroulé le procès.
Pour la première fois, l'accusation a commencé à exposer les charges retenues contre les prévenus. Selon un porte-parole du département de la Justice, l'un des treize accusés, Hamid Tefilin, dit «Danny», un marchand de chaussures de 29 ans, considéré comme le «meneur» du groupe, a avoué avoir suivi une formation en Israël sous la conduite du Mossad (les services secrets israéliens). Ce même responsable a affirmé que Tefilin a également admis avoir fourni à l'Etat hébreu des documents confidentiels, dont il n'a pas voulu préciser la nature. En revanche, toujours selon ce porte-parole, il a nié avoir recruté des membres pour deux présumés réseaux d'espionnage qu'il aurait tenté d'implanter à Téhéran et à Chiraz.
«Remords». Ces accusations, Tefilin les a reconnues hier soir devant la télévision iranienne (contrôlée par les conservateurs): «Je suis coupable. Je reconnais les accusations portées contre moi. J'ai espionné pour le compte d'Israël. Le gouvernement israélien utilise la croyance religieuse des juifs dans le monde entier, qu'Israël est notre Terre promise, pour amener des gens à espionner pour son compte. J'ai t