L'Irak a accusé hier l'Iran d'avoir bombardé Baladiyyat, un quartier
de réfugiés palestiniens de l'est de Bagdad, blessant huit civils. Ce bombardement iranien répond de toute évidence à l'attentat le troisième en un mois survenu lundi soir à Téhéran, qui a fait six blessés et a été revendiqué par les Moudjahidin du peuple, principal groupe d'opposition armé iranien basé en Irak. Selon la télévision iranienne, l'attaque des moudjahidin a visé un complexe sportif. Mais ces derniers affirment avoir «pilonné le quartier général du commandement des forces de sécurité d'Etat (FSE)». Selon des témoins, un obus est bien tombé sur le bâtiment abritant le quartier général de la police et sept ou huit autres dans le voisinage. Le 13 mars déjà, un premier bombardement iranien de Baladiyyat était apparu comme une réplique à une attaque près du quartier général des Gardiens de la révolution à Téhéran, revendiquée aussi par les Moudjahidin.
L'attaque de lundi à Téhéran montre en tout cas que les lieux les plus sensibles de la capitale, situés dans des zones urbaines parfois surpeuplées, sont de plus en plus à portée d'action des Moudjahidin. Ces derniers se limitaient jusqu'ici aux zones frontalières. Cette capacité d'atteindre des centres vitaux crédite les informations faisant état d'une alliance de plus en plus réelle entre les Moudjahidin et les conservateurs iraniens. Selon un opposant iranien, «les coups de mortiers tirés par les moudjahidin à Téhéran apparaissent comme le secon