Il n'était pas revenu en France depuis novembre 1996, lorsqu'il
avait rendu une visite controversée à Mobutu, atteint d'un cancer dans sa résidence sur la Côte d'Azur. Depuis la chute du maréchal-président, Etienne Tshisekedi, le chef historique de l'opposition non armée au Congo-Kinshasa, a maille à partir avec le nouvel homme fort à Kinshasa, Laurent-Désiré Kabila. Après avoir été «relégué» dans son village natal, Tshisekedi, surnommé «Moïse» par ceux qui espèrent qu'il les conduira en terre promise de démocratie, milite pour l'arrêt de la guerre dans l'ex-Zaïre et pour un «dialogue national».
Vous venez en France dans le cadre d'une tournée qui vous mène de la Belgique aux Etats-Unis en passant par les Pays-Bas, l'Italie et le Canada. Pour faire passer quel message?
Le message de la population congolaise qui souffre au-delà de ce que je ne peux exprimer! Ce n'est pas la version officielle de Kabila ou des rebelles. Moi, je dis aux responsables occidentaux qu'il ne faut pas relâcher la pression sur les belligérants, qu'il faut mettre fin à la guerre régionale au Congo. Il faut que les accords de Lusaka (le cessez-le-feu signé l'été dernier, ndlr) soient respectés.
Les Nations unies doivent déployer 500 observateurs et 5 000 Casques bleus pour surveiller le respect du cessez-le-feu. Est-ce suffisant?
Je crois que c'est mal poser le problème. Bien sûr, le Congo est immense et, par rapport à sa taille, le nombre des Casques bleus peut paraître ridicule. Mais à la différence, par e