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Libération

Le flou européen inquiète les Hongrois. Jospin vient en visite officielle pour deux jours à Budapest.

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publié le 3 mai 2000 à 0h23

Budapest, de notre correspondante.

En 1997 une petite phrase de Jacques Chirac avait nourri les espérances hongroises. «Je le dis ici comme je l'ai dit à Varsovie: je souhaite que votre pays adhère à l'Union européenne dès l'an 2000», avait déclaré le chef d'Etat en déplacement en Hongrie. Trois ans plus tard, l'espoir est retombé et l'on n'attend pas que Lionel Jospin, en visite officielle à Budapest les 3 et 4 mai, se hasarde à donner un calendrier précis de l'élargissement de l'UE. Aujourd'hui l'heure est au réalisme, teinté de frustration si l'on en croit les récentes déclarations du président de la Fidesz (Jeunes démocrates, principal parti au pouvoir); l'Union européenne ne veut pas intégrer de nouveaux membres car elle ne souhaite pas s'encombrer d'une énième bouche à nourrir, a affirmé en substance Laszlo Köver. Une appréciation confortée par un rapport de la chambre de commerce et d'industrie allemande, rendu public il y a une semaine. Selon ce rapport, l'Union européenne devrait retarder l'adhésion de nouveaux membres jusqu'à ce que ces derniers réforment leurs législations. L'entrée de la Pologne serait repoussée à 2005 tandis que celle de la Hongrie pourrait avoir lieu en 2004 au plus tôt.

D'où le dépit du gouvernement hongrois qui tablait plutôt sur une adhésion fin 2002 ou début 2003 et comptait brandir ce succès durant la campagne électorale des législatives de 2002. Depuis la chute du communisme et les premières élections libres en 1990, l'intégration à l'Euro