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Libération

Lockerbie, vers un procès marathon. Deux Libyens sont jugés aux Pays-Bas pour l'attentat contre le Boeing de la Pan Am en 1988.

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publié le 3 mai 2000 à 0h38

Amsterdam, de notre correspondante.

Après plus de dix ans d'enquête sans relâche et de négociations diplomatiques intenses, le procès dit de «Lockerbie» va s'ouvrir aujourd'hui dans la petite ville néerlandaise de Zeist. Pendant un ou deux ans, cette modeste bourgade, située à 40 kilomètres au sud-est d'Amsterdam, sera le théâtre d'un jugement inédit et particulièrement chargé politiquement. Quatre cents journalistes sont attendus, ainsi que les familles des quelque 200 victimes, des experts juridiques et de multiples intéressés venus de Libye et des Etats-Unis. Les deux suspects libyens, Al Amin Khalifa Fhimah et Abdel Baset al Megrahi, détenus à Zeist depuis un an, sont accusés d'avoir fait exploser, peu avant Noël de l'année 1988, le Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am, provoquant la mort de 259 passagers et de 11 habitants du petit village écossais de Lockerbie sur lequel l'appareil s'était écrasé.

Tenir un procès engageant Libyens, Américains et Britanniques aux Pays-Bas était un pari des plus osés. C'est en 1991 qu'un juge écossais avait signé l'acte qui accusait les deux Libyens. Mais, malgré les sanctions imposées par les Nations unies et les pressions américaines, la Libye n'a jamais voulu que ces deux hommes soient jugés en Grande-Bretagne. La situation est restée bloquée pendant dix ans. Puis, grâce notamment à la médiation de Nelson Mandela, la Libye a accepté que ses deux ressortissants soient livrés à la justice écossaise à la condition que le procès ait