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Libération

Affaire Ben Brik: Ben Ali s'entête.

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Le frère du journaliste tunisien condamné à trois mois de prison.
publié le 4 mai 2000 à 0h36
(mis à jour le 4 mai 2000 à 0h36)

Contre toute attente, Zine Ben Ali n'a pas saisi l'occasion qui se présentait pour jouer «l'apaisement» et mettre un terme à la grève de la faim de Taoufik Ben Brik. Son frère Jelal ­ qui jeûne lui aussi depuis dimanche ­ a en effet été condamné hier à trois mois de prison ferme pour «agression contre des agents de sécurité» lors des échauffourées avec la police qui ont eu lieu la semaine dernière devant le domicile de Taoufik. Or sa libération était devenue la principale revendication du journaliste pour mettre fin à sa grève de la faim entamée il y a un mois et au cours de laquelle il a perdu 22 kg. «Si mon frère n'est pas relaxé, je n'aurai, hélas, pas d'autre choix que de continuer», avait déclaré Ben Brik à la veille du jugement. Du coup, il annonçait hier la poursuite de son action. «En emprisonnant mon frère, on m'a arraché les yeux en échange d'un passeport. Ce coup fourré me donne encore plus d'énergie», ajoutait-il en dépit de l'appel de Jelal à cesser sa grève «car nous avons besoin de toi, de ta plume».

Visa. Reste que le journaliste, dont le téléphone était coupé hier, entend poursuivre son jeûne" en France qui lui a accordé hier soir un visa et où il affirme vouloir partir «par le premier vol». «Je suis encore plus blessé par l'os qu'on m'offre pour laisser tomber mon frère. Ma grève de la faim voyagera avec moi», confiait-il en soupçonnant Tunis de persécuter Jelal pour une vieille affaire d'appartenance à l'Organisation communiste révolution