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Libération

Pékin rachète aux enchères ses reliques pillées. Retour au pays d'oeuvres volées lors du sac du palais d'été.

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publié le 4 mai 2000 à 0h36

Pékin de notre correspondante

Une série d'enchères organisées ces derniers jours à Hong-kong par les maisons de vente Sotheby's (américaine) et Christie's (britannique) sont en train de créer un débat national, aux frontières de la culture et de la diplomatie, à propos de la récupération par la Chine d'antiquités volées au XIXe siècle lors d'invasions occidentales.

Humiliation suprême. Les objets du litige sont quatre pièces provenant de l'ancien palais d'été de Pékin (Yuanminyuan), mis à sac, en 1860, par un bataillon de troupes franco-britanniques. Les Occidentaux cherchaient alors à faire pression sur la dernière dynastie mandchoue, très affaiblie, pour la contraindre à ouvrir les ports chinois au commerce très lucratif de l'opium. Cet épisode peu reluisant de l'histoire de la colonisation de la Chine est encore aujourd'hui vécu comme une humiliation suprême par les Chinois. Un «nouveau palais d'été» (Yiheyuan) a été reconstruit près de l'ancien par la dernière impératrice Cixi (Tseuh-si) à la fin du XIXe siècle, mais les ruines résultant du pillage ont été conservées et même mises en valeur ces dernières années, au service de la propagande nationaliste qui ressasse le souvenir de ces «invasions barbares» et des «traités inégaux», ouvrant la porte aux «concessions occidentales».

Parmi les quatre pièces figurent un vase en porcelaine du XVIIe siècle et trois têtes d'animaux en bronze (un tigre, un boeuf et un singe) provenant d'une fontaine qui ornait le palais et était encad