Bangkok, de notre correspondant.
Malgré les demandes des gouvernements français, allemand et finlandais pour régler en douceur la crise des otages, l'armée philippine opte pour la manière forte avec toutes les conséquences que cela comporte. Sur l'île de Basilan, où le groupe islamiste Abu Sayyaf retenait 27 Philippins en otages, un accrochage hier entre les soldats et les ravisseurs a tourné à la tragédie. Les rebelles en fuite ont abattu quatre de leurs otages adultes; les corps criblés de balles ont été retrouvés près d'Isabela, la capitale de Basilan. Selon les militaires, les insurgés islamistes ont ouvert le feu sur les otages pendant une «opération de sauvetage». Quinze des vingt-sept otages pour la plupart des enfants ont pu être sauvés; cinq sont blessés par balles. Les rebelles se sont enfuis, apparemment avec la dizaine d'otages restants.
Cette opération mal menée est de mauvais augure pour l'autre groupe d'otages deux Français, trois Allemands, deux Finlandais, deux Sud-Africains, une Libanaise, deux Philippines et neuf Malaisiens détenus aussi par Abu Sayyaf sur l'île voisine de Jolo. Une fusillade a éclaté à l'aube, alors que les rebelles tentaient de sortir avec les otages du périmètre encerclé par quelque 2 000 soldats philippins. Le chef du groupe, qui se fait appeler le «commandant Robot», a indiqué à une radio locale que deux otages occidentaux étaient morts au cours de l'accrochage un homme tué par une balle perdue et une femme terrassée par une c