Hier à l'aube, les troupes ougandaises massées depuis plusieurs
semaines autour de Kisangani, la troisième ville du Congo-Kinshasa, sont passées à l'attaque contre les forces rwandaises qui, elles, tiennent le centre-ville. «Les combats ont commencé par un tir d'artillerie venant du côté ougandais, auquel l'armée rwandaise a répondu», a déclaré l'officier sur place de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc), le colonel Akhram Hossein. Selon un habitant joint sur son téléphone satellite, les soldats ougandais, estimés à environ 7 000, ont attaqué la ville depuis l'est, à partir du nouvel aéroport qu'ils contrôlent, tout en pilonnant l'ancien aéroport, à l'ouest, apparemment pour empêcher tout acheminement de renforts. Des obus ont touché de nombreuses habitations, ainsi que les locaux de l'ONU, de la Croix rouge (CICR) et de Médecins sans frontières. Aucun bilan des combats n'a pu être établi. En août dernier, les premiers affrontements entre les forces d'occupation à Kisangani avaient provoqué la mort de plus de 300 civils.
Guerre ouverte. A l'époque, la «bataille de Kisangani» coïncidait avec la signature d'un accord de paix par les divers mouvements rebelles congolais, qui combattent depuis août 1998 le régime de Laurent-Désiré Kabila, tombeur de Mobutu. Officiellement, les troupes rwandaises et ougandaises leur apportent seulement un «appui militaire», mais cette fiction a fait long feu. A présent, les parrains s'affrontent entre eux, sans plus chercher à dissimuler