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Libération

ETA assassine la liberté d'expression au Pays basque. Pour la première fois depuis 1978, un journaliste a été tué.

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publié le 8 mai 2000 à 0h32

Madrid, de notre correspondant.

Jusqu'ici, l'ETA choisissait de préférence ses victimes parmi les hommes politiques, les policiers et les militaires. Les médias figurent désormais sur leur macabre liste. C'est un correspondant du quotidien national El Mundo, résident au Pays basque, qui vient de payer au prix fort cette nouvelle stratégie. Hier, dans les rues d'Andoain, localité voisine de Saint-Sébastien aux mains des séparatistes, José Luis Lopez de Lacalle, 62 ans, a été abattu en plein jour de deux balles dans la tête et deux dans le thorax devant chez lui. Cocktails Molotov. La victime était un ancien militant du Parti communiste espagnol qui avait connu la geôle sous Franco. Depuis, ce journaliste, marié et père de trois enfants, militait au sein du «Forum d'Ermua», association pacifiste qui s'était créée après l'enlèvement puis le meurtre, en 1997, de Miguel Angel Blanco, un conseiller municipal du PP (Parti populaire) du Premier ministre José Maria Aznar. José Luis Lopez de Lacalle se savait en danger: le 28 février, son domicile avait été endommagé par des cocktails Molotov lancés par des membres de Jarrai, l'organisation de jeunesse proche de l'ETA. Il avait refusé de quitter Andoain, affirmant récemment: «Politiciens ou journalistes, nous vivons tous sous la menace terroriste.»

Ce nouvel assassinat confirme que l'organisation séparatiste inclut désormais les journalistes parmi les «ennemis de la nation basque». Jusqu'alors, on ne comptait qu'un seul précédent: l'a