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Libération

Kassianov, Premier ministre gestionnaire. Poutine a choisi un technicien plutôt qu'un politique.

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publié le 8 mai 2000 à 0h32

Moscou, de notre correspondante.

Mikhaïl Kassianov, nommé hier Premier ministre, a au moins deux points communs avec Poutine: sa prudence politique et son absence de charisme. Pour le reste, cet homme vient d'un tout autre monde: celui des finances internationales. Technocrate, sa tâche principale sera de relancer l'économie.

Inflation maîtrisée. Kassianov, 42 ans, est avant tout un spécialiste de la dette et un négociateur redouté des Occidentaux. Habitué à siéger au sein des organismes internationaux, il affiche des allures très occidentalisées. Apparemment satisfait de sa personne et d'une élégance un brin voyante, il apparaît la plupart du temps souriant et parle un anglais courant. Mais son profil politique reste indéfini.

Il entame sa carrière de fonctionnaire en 1981 au Gosplan (Comité de planification) soviétique, où il travaille au département des relations extérieures. Il avoue avoir eu «deux modèles dans sa vie»: son père directeur d'école et le chef de son département au Gosplan, «un homme de la vieille école des fonctionnaires soviétiques». Il gravit les échelons jusqu'à atterrir au ministère des Finances, où il est chargé de la dette extérieure dès 1993.

Kassianov reste un parfait inconnu jusqu'à l'an dernier. En mai 1999, il devient ministre des Finances. Puis en janvier, au lendemain de la démission surprise d'Eltsine, il est nommé premier vice-Premier ministre. De facto, il va être le numéro un du gouvernement, car Poutine, président par intérim, ne peut plus