De façon soudaine et spectaculaire, le processus de paix en Irlande
du Nord est relancé. Après une impasse de trois mois et des semaines de négociations discrètes entre Londres, Dublin et les dirigeants d'Irlande du Nord, Tony Blair a décidé vendredi de restaurer le 22 mai prochain, les institutions politiques suspendues dans la province depuis le 11 février. Dix-neuf heures après cette annonce, soumise au préalable à un geste de bonne volonté du camp républicain, l'IRA déclarait qu'elle était prête à ouvrir ses arsenaux clandestins à des observateurs indépendants et à démilitariser son matériel «de manière totale et vérifiable».
Jamais, depuis l'accord historique du vendredi saint, en avril 1998, l'Armée républicaine irlandaise n'avait été aussi concrète dans ses propositions de désarmement. «Nous pouvons sortir de l'impasse», ont immédiatement répondu les Britanniques par la voix de Peter Mandelson, secrétaire d'Etat à l'Irlande du Nord. «Une véritable percée», a estimé pour sa part David Trimble, principal dirigeant protestant. Et tandis que Gerry Adams félicitait l'IRA pour sa «volonté de paix sans équivoque», Bill Clinton saluait le déblocage comme une «étape vraiment historique».
Deux personnalités ont été choisies pour accéder aux caches d'armes. Cyril Ramaphosa, ancien secrétaire général de l'ANC, faisait partie d'une délégation sud-africaine venue à Belfast pour aider Sinn Féin à négocier la libération anticipée des derniers prisonniers républicains. Martti Ahtisaari,