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Libération

L'ONU ridiculisée par les rebelles en Sierra Leone. Le RUF de Foday Sankoh a imposé sa loi aux Casques bleus.

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publié le 8 mai 2000 à 0h32

La débâcle des Nations unies en Sierra Leone a pris ce week-end une

tournure cruellement comique. Déployés pour pacifier un pays traumatisé par neuf ans d'une sanglante guerre civile et, en particulier, pour désarmer les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), grands mutilateurs de la population, les Casques bleus de l'ONU sont tombés par bataillons entiers dans des embuscades, se sont fait désarmer et prendre en otages par les partisans de Foday Sankoh. Puis, dans la nuit de samedi à dimanche, le porte-parole de la Mission des Nations unies en Sierra Leone (Minusil) a annoncé que des «bandes armées» du RUF fondraient, sur la capitale, n'en seraient plus éloignées que d'une quinzaine de kilomètres et se serviraient de civils comme boucliers humains. «Les rebelles semblent vouloir prendre Freetown», a-t-il déclaré sur CNN, répondant par un lapidaire «nous ferons de notre mieux» à la question de savoir si l'ONU avait la capacité de défendre la capitale sierra-léonaise. Or, celle-ci a été envahie il y a un peu plus d'un an, en janvier 1999, par les partisans du RUF, qui y avaient alors semé mort et désolation en incendiant plusieurs quartiers, en tuant de diverses manières barbares près de 6 000 civils et en coupant des bras ­ «manches longues» ou «manches courtes» ­ à des centaines d'autres" «Une farce». La panique de l'ONU a suscité une psychose en ville, soumise à un couvre-feu, condamnant les habitants, confinés dans l'anxiété à domicile, au chacun pour soi. Minuit pass