Furnas (Açores), envoyé spécial.
Le message envoyé par les marchés financiers, qui vendent à tour de bras leurs euros, a été reçu par les Quinze. Réunis samedi et dimanche à Furnas, dans l'archipel des Açores, pour un Conseil des ministres informel, les chefs de la diplomatie ont admis que l'absence de projet politique clair pour l'Union pourrait bien expliquer la dépréciation continue de la monnaie unique face aux principales devises mondiales.
Euro 11. «La création même de l'euro a généré un déséquilibre qui ne pourra être stabilisé que par un bond en avant dans l'intégration», a fait valoir Lamberto Dini, le chef de la diplomatie italienne, au cours d'un débat consacré à «l'avenir de l'Europe». «C'est une erreur de croire que sans union politique, la position de la Banque centrale européenne pourra se renforcer.» Côté allemand et français, on souligne à l'unisson que «l'existence de l'euro créait une contrainte intégrationniste». Autrement dit, ces pays admettent enfin l'évidence: les investisseurs se méfient d'une zone monétaire économiquement en bonne santé, mais politiquement instable.
Or, les marchés semblent estimer que cette absence de véritable intégration politique pourrait conduire à une remise en cause de l'union monétaire. Un diplomate français admet d'ailleurs que «tout le monde a conscience que le projet européen va se déliter si on ne fait rien».
Le renforcement de l'Euro 11, ce «gouvernement économique» de l'Union, comme l'ont demandé le Français Hubert Védrin