Moscou, de notre correspondante.
Poutine voulait une cérémonie d'investiture à son image: réglée au cordeau, sans émotion ni pompe excessive. Le visage inexpressif, il a d'abord prêté serment hier sur la Constitution. Puis à 12 h 10, conformément à l'horaire prévu, 30 coups de canon ont marqué l'entrée en fonction officielle du deuxième président élu de la Russie, l'ex-officier du KGB Vladimir Poutine.
Bénédiction. Elu le 26 mars avec 52,94% des voix, le chef de l'Etat avait tout de même soigné le symbolisme. Alors qu'en 1996, Boris Eltsine avait été investi dans le sinistre palais des Congrès, Poutine avait choisi le Kremlin, haut lieu de l'histoire russe dont il aime souligner la grandeur. Dans la salle Andreï, où il a prononcé son serment, l'ancien trône des tsars avait toutefois été caché derrière des tissus. Le Président n'a paru embarrassé que quelques minutes, lorsqu'il lui a fallu traverser seul les salles d'apparat peuplées d'invités. Parmi eux, le patriarche Alexis II, à qui Poutine qui s'affiche croyant a ensuite demandé sa bénédiction, et l'ex-président Gorbatchev, qu'Eltsine, rancunier, n'avait pas invité à son investiture. Puis Poutine a retrouvé son impassibilité, ne souriant pas une seule fois durant la cérémonie.
«Je vous souhaite d'assumer dignement les fonctions de Président qui ne sont pas faciles», a déclaré Eltsine en lui transmettant ses pouvoirs. Bouffi et contracté, l'ancien président a ensuite célébré cette transition «pacifique et normale». Pour