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Libération

Concert de louanges pour l'IRA. La démilitarisation annoncée est saluée unanimement.

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publié le 9 mai 2000 à 0h30

L'engagement de l'Armée républicaine irlandaise d'ouvrir ses caches

d'armes à une délégation internationale et, sous son contrôle, de démilitariser la totalité de son arsenal semble avoir pris de court nombre d'acteurs du conflit nord-irlandais (Libération d'hier). En réponse au communiqué historique de l'IRA, le gouvernement britannique a exhorté les leaders unionistes d'Irlande du Nord (protestants) à considérer positivement le geste des clandestins. David Trimble, l'un des principaux responsables politiques de cette communauté, a espéré en écho que l'IRA avait «passé le Rubicon», et John Taylor, son bras droit, a estimé que les unionistes seraient probablement en mesure de siéger à nouveau aux côtés de Sinn Féin au sein d'un gouvernement local.

En fait, le geste de l'IRA laisse peu de marge de manoeuvre aux politiciens protestants. Même la presse britannique, traditionnellement peu complaisante envers le combat républicain, estime qu'il est temps pour les unionistes de faire un geste. The Sun, qui n'hésitait pas à traiter Gerry Adams de «démon» et l'IRA de «salopards» en première page, estime que le message des clandestins pourrait être «la grande percée que nous avons tant attendue». Le Daily Telegraph, quotidien conservateur proche des unionistes d'Ulster, évoque pour sa part un «changement sismique» dans l'attitude de l'IRA. «Réelle perspective d'un nouveau départ», écrit le Times, «Oui», lance le Guardian, tandis que The Independent «implore» les unionistes d'admettre l