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Libération

Pékin met la sourdine, un an après la bavure de l'Otan sur son ambassade. Les relations entre la Chine et les Etats-Unis sont revenues à la normale.

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publié le 9 mai 2000 à 0h23

Pékin, de notre correspondante.

Un an après le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade par des avions de l'Otan, en pleine guerre du Kosovo, Pékin a évité de réveiller les foudres populaires, en se contentant d'un programme de commémoration minimal.

Dérapages. Le bombardement, survenu dans la nuit du 7 au 8 mai 1999, avait provoqué la mort de trois journalistes chinois qui dormaient dans l'ambassade et entraîné quatre journées de manifestations anti-occidentales, surtout dirigées contre les Etats-Unis, dans les grandes villes chinoises. Les premières manifestations étaient, de toute évidence, orchestrées par les autorités, les autorités chinoises refusant de croire à la thèse d'une erreur de cible. Les jours suivants, des dérapages étaient survenus, dans une population dont les nerfs étaient à fleur de peau, jusqu'à ce que le vice-président Hu Jintao, successeur désigné du régime, intervienne à la télévision pour s'efforcer de faire retomber les passions et interdise les manifestations.

Calcul pervers. Cette année, les médias sont restés très discrets sur ce premier anniversaire. Seul le Quotidien du peuple, journal officiel du Parti communiste, a publié un éditorial, soulignant que le seul moyen d'éviter de nouveau ce genre d'humiliation reposait sur le développement de la puissance chinoise. «Les forces internationales hostiles accentuent leur pression à notre égard, tentent de nous occidentaliser, de nous diviser, c'est leur nature hégémonique qui les pousse à agir a