Menu
Libération

Début de négociations sur les otages à Jolo. L'ex-ambassadeur libyen à Manille est chargé des tractations.

Article réservé aux abonnés
publié le 10 mai 2000 à 0h30

Jolo, envoyé spécial.

La petite bourgade de Jolo, capitale de l'île du même nom où 21 otages, dont 2 Français, sont retenus par le groupe islamiste Abu Sayyaf, n'a jamais connu un tel déploiement d'émissaires internationaux. Des diplomates libyens, téléphone portable collé à l'oreille, arpentent la maison du gouverneur; des gardes du corps, fusil d'assaut Uzi sur les genoux, gardent l'oeil aux aguets; les réunions se succèdent entre les envoyés de Tripoli et les autorités locales: tout indiquait mardi que, deux semaines après le début de la prise d'otages, des négociations sérieuses commençaient avec les ravisseurs. L'ex-chef rebelle musulman, Nur Misuari, ayant été écarté du poste de «négociateur en chef» (en deux semaines, il ne s'était rendu qu'une fois à Jolo pendant quelques heures), l'ancien ambassadeur libyen à Manille, Rajab Azzourak, a pris le relais.

Envoyé par la Fondation de charité du colonel Kadhafi, Azzourak est un professionnel de ce genre de situation. Il avait déjà négocié la libération de deux religieuses espagnoles et d'un prêtre américain au début des années 90, sur l'île voisine de Mindanao. «J'ai beaucoup d'amis ici», indique-t-il, en référence au soutien constant que Tripoli a apporté aux divers mouvements de guérilla musulmane dans le sud des Philippines. «Je veux obtenir la libération des otages; ensuite, on peut discuter de ce que les ravisseurs veulent obtenir en termes de programme de développement, ou ce dont ils ont besoin dans la région qu'ils c