Menu
Libération
Critique

Hanovre, l'impréparation universelle.

Article réservé aux abonnés
Pas encore ouverte, l'expo 2000 organisée en Allemagne est déjà mal partie.
publié le 10 mai 2000 à 0h23

Un grand chantier sous un amoncellement de nuages noirs: à vingt-trois jours de l'ouverture, l'Expo 2000, la prochaine exposition universelle qui doit débuter le 1er juin, fait encore un peu peur à voir. Depuis que Hanovre, vilaine petite métropole perdue au nord de l'Allemagne, a été choisi, en 1990, pour l'accueillir, elle a surtout fait parler d'elle pour ses changements de managers, ses trous financiers, ses dégâts architecturaux ou dernièrement ses ordinateurs contaminés par le virus I love you.

Pourquoi, d'ailleurs, à l'âge de l'Internet réunir toutes les nations du monde, que chacun peut aussi bien visiter de chez lui en cliquant sur une souris? «Le concept même de l'exposition universelle doit à chaque fois faire ses preuves, concède Birgit Breuel, la commissaire de l'expo 2000. Mais, même à notre époque, les gens veulent se voir dans les yeux, se toucher, se sentir», assure-t-elle.

Menace de fiasco. 40 millions de visiteurs sont attendus à Hanovre durant cinq mois (1). Un objectif moindre que le score de la précédente exposition universelle, à Séville en 1992 (41,3 millions d'entrées), mais qui n'en paraît pas moins «incroyablement optimiste» à la presse allemande. La direction de l'expo reconnaît n'avoir encore placé que 17 millions de tickets aux agents de vente, ce qui ferait moins de 3 millions de vente réelles encore. Si jamais les 260 000 visiteurs attendus par jour venaient bel et bien, la presse locale prédit de toute façon un autre malheur: de méga-embouteill