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Libération

«Si Foday Sankoh se rend, nous, les civils, nous le tuerons». A Freetown, les habitants redoutent le retour de la guerre, alors que les soldats sillonnent la ville.

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publié le 10 mai 2000 à 0h29

Freetown, envoyée spéciale.

«La situation est très incertaine. Nous les Sierra-Léonais, nous n'avons nulle part où aller. Les forces de l'ONU renvoient leur personnel, les soldats britanniques évacuent leurs ressortissants mais d'après ce qu'on entend, ils ne sont pas là pour se battre pour nous. Aujourd'hui, on n'a plus que Dieu vers qui se tourner.» Daïloba, un jeune de 27 ans, suit les nouvelles, l'oreille collée à son poste de radio. Il est certain que la guerre va reprendre. Parce que, dit-il, Foday Sankoh, le chef du RUF est prêt à se battre jusqu'au bout. «S'il se rend, dit-il, nous les civils nous le tueront.» Lundi, une foule de manifestants s'est rendue devant le domicile du chef des rebelles, aujourd'hui introuvable. Elle réclamait le retour de la paix. Au moins 16 personnes ont été tuées par les combattants du RUF.

Electricité coupée. Hier, une apparence de calme régnait sur Freetown. Les boutiques et les bureaux ont ouvert. Les habitants faisaient la queue pour retirer de l'argent et de la paraffine, car l'électricité est coupée dans la capitale sierra-léonaise. Des groupes de soldats sillonnent la ville. L'armée gouvernementale, qui avait déposé les armes à la suite de l'accord de paix de juillet dernier, a récupéré son matériel. Les miliciens progouvernementaux, les «Kamajors», ont eu aussi repris du service et patrouillent dans les rues. «Notre gouvernement nous dit que la communauté internationale nous soutient et qu'il faut être confiant», affirme une passan