Moscou, de notre correspondant.
Staline revient. Ce n'est pas encore une réhabilitation mais comme l'amorce d'une normalisation. Avant-hier, dans le cadre des cérémonies du 55e anniversaire de la victoire de 1945, le président Poutine a gagné l'enceinte du Kremlin pour y dévoiler une plaque commémorative rendant hommage aux héros de la Seconde Guerre mondiale. Avec, en bonne place, le nom de Joseph Staline. A ses côté ceux d'Eisenhower, Montgomery, Joukov et Tito, faisant partie du cercle restreint des 17 personnes ayant reçu l'Ordre de la victoire. Une plaque qui ne passe pas inaperçue: mesurant 2 m sur 3, pesant deux tonnes et signée par l'artiste officiel très m'as-tu vu, Zourab Tsereteli. Quelques jours auparavant, la banque centrale russe avait mis en circulation des pièces de collection commémorant la conférence de Potsdam (juillet 1945) regroupant les alliés de la coalition contre Hitler. Sur ces pièces: Staline. Aux côtés de Truman et de Churchill. Enfin un buste en bronze du même devrait être prochainement installé à Moscou dans un mémorial consacré à la victoire de 1945, a déclaré hier à l'AFP un porte-parole de l'académie russe des arts. Trois gestes impensables il y a dix ans.
L'homme de la victoire. Ce n'est pas tout. Dans son discours commémoratif, on ne peut plus patriotique, Poutine a utilisé l'expression «frères et soeurs», chère à Staline pendant la guerre dans ses adresses à la nation. Commentant ces cérémonies du 9 mai 1945 sur la chaîne de télévision privé