Le journaliste serbe indépendant Miroslav Filipovic, interpellé
lundi à Kraljevo (centre de la Serbie), a été placé hier en détention préventive pour une durée de trente jours. Membre du Parti démocrate, collaborateur de plusieurs médias européens et du Comité Helsinki des droits de l'homme, il est également l'un des fondateurs du Forum des citoyens de Kraljevo, une association indépendante des partis née pendant les bombardements de l'Otan. Expliquant la création de cette organisation d'opposition au régime du président Milosevic, le journaliste, âgé de 49 ans, expliquait cet été: «Le problème des Serbes est qu'ils ne savent faire preuve de courage qu'une seule fois dans leur vie, face à la mort. Le reste du temps, ils sont capables d'endurer le pire des jougs. Il leur faut aujourd'hui comprendre qu'il faut être courageux devant la vie.»
Pour un journaliste, faire preuve de courage, c'est avant tout écrire. Ce qu'il a fait. Sur des sujets dérangeants. Ces derniers mois, il a publié dans la revue balkanique de l'Institute for War and Peace Reporting (www.iwpr.net) une série d'articles que ce média londonien qualifie lui-même d'«explosifs». Dans un article, il dévoile la stratégie serbe de maintien de la tension au Kosovo, rapportant que les forces spéciales ont réactivé des agents «dormants» laissés après leur retrait et qu'elles infiltrent de nouveaux agents formés dans un centre de la police du sud de la Serbie, lesquels se font passer pour des Albanais ou même pour des sol