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Libération

L'armée philippine fait capoter les négociations.

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publié le 12 mai 2000 à 0h27

Dépité, l'imam Ibrahim Ghazali secoue la tête. «Ils vont croire

qu'on les a trahis, qu'on a donné leur localisation à l'armée», lâche le prêcheur. Ghazali est l'un des membres de l'équipe de négociateurs qui tente d'obtenir la libération des 21 otages, dont 2 Français, retenus par Abu Sayyaf, sur l'île de Jolo. Mercredi soir, peu après la conclusion de la première session de négociations avec quatre des commandants d'Abu Sayyaf, dont le «commandant Robot» (voir portrait), des centaines de soldats philippins ont investi la zone où la rencontre avait eu lieu. «Selon l'accord, les militaires ne devaient pas bouger d'un pouce pendant les négociations», explique l'imam. Mais pour la deuxième fois, depuis le début de la crise, l'armée a fait capoter les pourparlers. Le contact est provisoirement rompu avec les ravisseurs.

Mercredi, les ravisseurs ont formulé certaines de leurs demandes, avant tout politiques: autonomie véritable pour la région de Mindanao, droit à l'autodétermination et participation aux négociations des six ambassadeurs de pays qui ont des ressortissants en otages (France, Allemagne, Afrique du Sud, Liban, Finlande, Malaisie). Ils avaient demandé trois jours pour préparer une éventuelle libération de Renate Wallert, la touriste allemande souffrante. Le resserrement de l'étreinte militaire autour des rebelles semble avoir remis en question cette libération à court terme. «Renate Wallert n'est pas sérieusement malade», a indiqué un des commandants d'Abu Sayyaf aux n