Moscou, de notre correspondante.
Le siège de Media Most, le puissant groupe de presse d'opposition, avait hier des allures de bunker. Devant la porte d'entrée, des policiers masqués en tenue de camouflage, kalachnikov à la main. Derrière les fenêtres closes, les dirigeants retenus pour la perquisition avaient interdiction de répondre au téléphone ou de parler à la presse. La direction du groupe a aussitôt dénoncé «la tentative d'intimidation». Quatre jours après l'investiture officielle de Vladimir Poutine au poste de président, le spectacle donnait une image angoissante des débuts de règne de l'ex-officier du KGB.
Officiellement, l'opération des raids ont été menés simultanément dans les principales filiales de Media Most avait un motif légal. Selon le mandat de la Procurature générale (bureau du procureur général), elle entrait dans le cadre d'une enquête sur un ex-dirigeant du ministère des Finances accusé de corruption. On peut toutefois soupçonner d'autres motifs, plus politiques. Media Most est le plus puissant groupe de presse d'opposition. Il compte notamment la chaîne de télé NTV, la radio Echo de Moscou, le quotidien Segodnia, l'hebdomadaire Itogui, etc. Détenu par «l'oligarque» Vladimir Gousinski, il est passé à l'opposition il y a environ un an en ralliant la bannière du maire de Moscou lors des législatives de décembre, puis en soutenant le réformateur Grigori Iavlinski à la présidentielle de mars.
Articles gênants. «C'est un acte arbitraire visant les médias