Jolo, envoyé spécial.
Pour les habitants de Jolo, le «commandant Robot», chef local du groupe terroriste Abu Sayyaf sur l'île où sont retenus en otage 21 personnes, dont 10 touristes occidentaux, est devenu un personnage mythique, adulé par certains, vilipendé par d'autres et redouté par tous. Cet homme de 35 ans, efflanqué et de petite taille, mais redoutable dans les combats, n'est en effet que l'un des multiples «commandants» de ce groupe peu structuré, à l'idéologie floue, et qui opère de façon autonome sur plusieurs îles du sud des Philippines. «Il est l'un des rares à savoir faire face à la caméra. C'est pour cela qu'il est devenu la figure d'Abu Sayyaf», explique un homme d'affaires de Jolo proche du groupe terroriste.
Né dans une famille de paysans pauvres de Talipao, à une dizaine de kilomètres de Jolo, «commandant Robot», de son vrai nom Ghalib Andang, a grandi à Jolo, la capitale de l'île, où il a suivi des études primaires et secondaires. Une de ses enseignantes, qui se souvient de lui comme d'un enfant «avec un bon coeur et très intelligent», se demande ce qui a pu le faire dériver vers le terrorisme. «Il ne se mettait jamais en colère contre quiconque. Il a encore beaucoup d'amis à Jolo», indique l'homme d'affaires. Selon les versions, Ghalib Andang a acquis le surnom de «commandant Robot» après la sortie du film Robocop ou «parce qu'il aimait s'amuser avec des jouets en forme de robot quand il était enfant».
Homme de main. En 1986, à 22 ans, il rejoint le Front n