Waterloo (Freetown), envoyée spéciale.
Une guérite, deux blindés, quelques dizaines de soldats, coiffés pour certains de béret bleu. Leur chef est énervé. «Vous appartenez à l'armée nigériane? Non, alors dégagez, vous n'avez rien à faire ici.» Le soldat sierra-léonais s'éloigne sans demander son reste. A quelques pas de là, une quinzaine de soldats britanniques attendent dans leur voiture qu'on leur donne le feu vert pour passer le check point de Waterloo. Humiliation? No comment. A une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale, le dernier poste avancé de la Minusil est tenu par les Nigérians. Et ils tiennent à ce qu'on le sache. «La BBC a annoncé que les troupes britanniques contrôlaient le secteur. C'est de la propagande contre le Nigeria, lance le sous-officier exaspéré. Ici, le boulot, c'est nous qui le faisons.»
Civils terrorisés. Ils ont beau appartenir officiellement à une force internationale de maintien de la paix de l'ONU, les soldats nigérians travaillent d'abord pour eux. A Waterloo ils tiennent leurs positions à côté de l'ancien camp de réfugiés. Les échanges de tirs de ces derniers jours, qui ont jeté sur les routes quelques milliers de civils terrorisés, n'ont laissé que peu de trace. Au loin, on entend quelques tirs mais la situation est suffisamment calme pour qu'une partie des habitants refassent hier à pied le chemin en sens inverse.
Car en Sierra Leone les soldats nigérians ont bonne réputation contrairement à l'ONU totalement discréditée depuis que qu