Jérusalem, de notre correspondant.
La crise du processus de paix gagne la rue. Des émeutes d'une violence sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir d'Ehud Barak secouent la bande de Gaza et la Cisjordanie, où un palestinien a été tué par balle hier alors que l'armée tentait de disperser la manifestation.. Les jeunes lanceurs de pierres qui par centaines harcèlent les soldats de Tsahal exigent la libération de tous les détenus de l'Intifada. Des affrontements qui traduisent d'abord le blocage des négociations. Israéliens et Palestiniens viennent de rater un nouveau rendez-vous: les deux parties s'étaient donné jusqu'au 13 mai pour conclure un accord-cadre, prélude d'un traité définitif. La date est passée sans accord.
Selon un enchaînement maintenant connu, le mouvement est parti des prisons. Depuis le début du mois, au moins une soixantaine des 1 650 Palestiniens encore incarcérés en Israël observe une grève de la faim. La population avait été appelée à descendre dans la rue en solidarité. Les troubles ont éclaté vendredi près de Bethléem et de Ramallah. Circonstance aggravante, ils coïncident avec le 52e anniversaire de la Naqba, en arabe la «catastrophe», terme qui désigne l'exode palestinien lors de la création de l'Etat hébreu. Le feu couvait depuis plusieurs semaines. Le gouvernement a fait libérer 398 Palestiniens après un accord signé en septembre, mais a refusé une deuxième fournée, à Pâques, comme le lui demandait l'Autorité palestinienne.
Cette dernière, par le bia