Berlin, de notre correspondante.
Le petit Parti libéral allemand (FDP) a réussi hier une percée impressionnante aux élections régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, posant un difficile problème de choix aux sociaux-démocrates, au niveau local, mais aussi national. Dans ce Land le plus peuplé d'Allemagne (18 millions d'habitants), où ces élections régionales ont valeur de «petite législative», le Parti social-démocrate, au pouvoir depuis trente-quatre ans, a enregistré une nouvelle érosion avec 43% des suffrages (selon les estimations à 20 heures), contre 46% aux précédentes régionales de 1995, même s'il s'est ressaisi par rapport à la débâcle des municipales de septembre 1999 (34%). Le dilemme du social-démocrate Wolfgang Clement sera de choisir entre la reconduction de la coalition sortante avec les Verts, en perte de vitesse (7% hier, contre 10% en 1995), ou l'alliance avec le Parti libéral, grand vainqueur de ces régionales avec plus de 9,5% des voix (contre 4% en 1995).
Emmené par le très médiatique Jürgen Möllemann, qui arrivait à ses meetings en parachute, le Parti libéral a sans doute profité de l'affaiblissement du Parti chrétien-démocrate à la suite du scandale des caisses noires: la CDU est en légère baisse avec moins de 37% des suffrages hier, contre 37,7% en 1995. Le FDP, chassé ces dernières années de la plupart des Parlements régionaux et déclaré à l'agonie il y a quelques mois encore, a lui pulvérisé l'objectif de 8% des voix qu'il s'était fixé. Pareil triom