L'enlisement est à craindre dans la crise des 21 otages détenus
depuis trois semaines sur l'île de Jolo, au sud des Philippines. Les négociateurs, qui ont rencontré ce week-end les ravisseurs, sont en effet loin d'espérer une issue rapide dans leurs tractations avec les rebelles extrémistes du groupe Abu Sayyaf. «Les pourparlers risquent de traîner en longueur», a déclaré hier l'ancien ambassadeur libyen à Manille, Rajab Azzarouq. Celui-ci, qui a été désigné par les ravisseurs comme négociateur, dit avoir prévenu de cet état de choses les autorités des sept pays d'où viennent les otages Afrique du Sud, Allemagne, Finlande, France, Liban, Malaisie et Philippines. L'ex-ambassadeur, qui agit de concert avec Roberto Aventajado, un conseiller du président philippin, a précisé avoir reçu des ravisseurs leurs conditions, en refusant toutefois d'en faire état dans le détail. On sait, à tout le moins, que les rebelles exigent l'arrêt des opérations militaires autour de leur campement avant de libérer l'un des 10 touristes parmi leurs 21 otages: une Allemande, Renate Wallert, 57 ans, qui souffre d'hypertension. Manille doit, selon l'ex-ambassadeur libyen «nommer un groupe de travail pour négocier ces demandes». De son côté, le ministre philippin des Affaires étrangères, Domingo Siazon, a précisé que les rebelles réclament «le remboursement» des frais supportés pour «le séjour» des otages c'est-à-dire une rançon.
Une douzaine de journalistes, partis couvrir cette affaire à Jolo, ont