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Libération

Plus de 200000 mères ont défilé contre les armes à Washington «pour que cesse le massacre""».

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publié le 15 mai 2000 à 0h42

Washington, de notre correspondant.

Sur un mur fait d'ex-voto, construit hier à Washington par les mères américaines opposées aux armes, une petite fille regarde la photo d'un gamin à peine plus âgé qu'elle. La petite se retourne vers sa mère. «Il est mort?» «Oui, et beaucoup comme lui.» David Colebaugh a été tué le 23 janvier, proclame un message signé «une mère désespérée», par un autre gamin de 16 ans qui voulait jouer avec le revolver de son père, ancien officier de police. Tous les jours, 13 gosses sont tués en Amérique par des armes à feu. Accidents, suicides ou meurtres.

Pour que cesse le massacre, plus de 200 000 mères, peut-être 500 000, et autres pères ou grands-mères se sont retrouvés hier à Washington, devant le Capitole, siège du Congrès jusqu'à présent rebelle à toute législation coercitive sur le port d'armes. Avec les manifestations dans 70 autres villes, la «Million Moms March», la marche du million de mamans, organisée ce dimanche où le pays célèbre la fête des mères, a gagné son pari. La première manifestation de masse contre les armes à feu est aussi l'une des plus grandes marches jamais organisées à Washington, dépassant les espérances des organisateurs.

«Je devais venir, raconte Karen, jeune infirmière noire de Washington, ma nièce a été tuée par son fiancé, ensuite il s'est donné la mort, c'est trop facile de trouver des armes dans ce pays.» Des dizaines de femmes comme Karen portent de grandes photos d'enfants tués, clichés des temps heureux, une remise