Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Bruxelles flotte sur un petit nuage depuis l'appel à la création d'une «Fédération européenne» lancé vendredi par le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer. Romano Prodi, le président de la Commission, est même sorti de son habituelle réserve pour faire connaître son intense satisfaction. Il faut dire que Fischer a apporté un vrai bol d'air frais dans l'«euromorosité» ambiante en renouant «avec une thématique dont seule la vieille garde usait encore», selon l'expression d'un proche de Prodi. Mais on apprécie aussi le fait que Fischer ait, par la même occasion, donné une marge de manoeuvre nouvelle à Prodi, jusqu'ici englué dans «l'euroréalisme» timoré des Quinze.
Exclure les «mister No». En traçant les grandes étapes qui pourraient mener une partie des Etats actuels de l'Union vers une Fédération dotée d'un véritable gouvernement et d'un Parlement bicaméral une chambre représentant les Etats, l'autre les citoyens , Joschka Fischer a, de fait, rendu un service immédiat à la Commission qui désespérait d'aboutir à un traité ambitieux d'ici à la fin de l'année, à Nice. En effet, la Conférence intergouvernementale (CIG) chargée de mettre un peu d'huile dans des institutions communautaires usées afin d'accueillir quelques pays supplémentaires piétine depuis le début de l'année, les Scandinaves et les Britanniques, en particulier, refusant de faire de véritables concessions, notamment dans le domaine de l'extension du