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Libération

L'armée britannique fait son come-back en Sierra Leone. Sous le couvert de l'évacuation, les troupes s'installent.

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publié le 16 mai 2000 à 1h13

Freetown, envoyé spécial.

C'est sans doute le quartier général de police le plus présentable d'Afrique de l'Ouest. A l'accueil, les visiteurs, dûment badgés, sont orientés vers les services compétents. Un panneau leur indique la «commission de recours en cas d'acte d'indiscipline ou d'abus de pouvoir». Dans la cage d'escalier, propre, des affichettes incitent à mettre fin au «recrutement forcé d'enfants-soldats» ou, plus terre à terre, à éteindre les lumières le soir en partant. Au quatrième étage, des tableaux d'honneur recensent les «actes de galanterie et de bravoure des honorables membres de la police sierra-léonaise». Celle-ci est dirigée, depuis un an, par un Anglais, Keith Biddle, commissaire à Manchester pendant près d'un quart de siècle avant de devenir inspecteur général à Freetown, le dix-huitième d'une lignée dont les portraits ornent le couloir de son bureau: cinq Blancs avant l'indépendance, deux métis après, des Africains de souche jusqu'en 1999.

«Déficiences». Le retour des Britanniques en Sierra Leone, ex-colonie et terre d'accueil de leurs anciens esclaves affranchis, ne date pas d'aujourd'hui. Mais il est devenu spectaculaire depuis l'arrivée, le week-end dernier, d'une armada de six navires de guerre au large de Freetown, où plus d'un millier de parachutistes de Sa Majesté étaient déjà déployés. Officiellement pour évacuer des expatriés mais, en fait, pour sanctuariser la capitale menacée d'assaut par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) et pour