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Libération

L'Ethiopie se jette dans la guerre. Alors que les combats avec l'Erythrée font rage, l'ONU veut sanctionner.

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publié le 17 mai 2000 à 1h10

C'est un carnage qui a lieu depuis cinq jours sur le front entre

l'Ethiopie et l'Erythrée, où les combats ont repris malgré les appels à la paix lancé par l'OUA et l'ultimatum, désormais expiré, qu'avait fixé jeudi le conseil de sécurité de l'ONU sous peine de sanctions. Accepté par l'Erythrée, cette sommation avait été rejetée violemment par Addis Abeba qui affiche sa volonté d'en découdre pour forcer Asmara à plier dans un conflit frontalier qui a fait des dizaines de milliers de morts en deux ans.

«Les Ethiopiens se foutent désormais de ce qui se passe à New York (au Conseil de sécurité, de l'ONU ndlr), c'est le terrain qui compte», résume un diplomate à Addis Abeba, sous couvert d'anonymat. Un autre continue: «Rien ne peut plus arrêter l'Ethiopie sauf l'acceptation par Asmara de reprendre les négociations aux conditions d'Addis Abeba, c'est-à-dire le retrait inconditionnel des Erythréens des territoires contestés. La solution choisie par Addis Abeba est extrêmement meurtrière et peut conduire à la boucherie.»

Le différent initial peut sembler confus, voire dérisoire: il s'agit d'une petite poche de quelques kilomètres sur la frontière occidentale, que revendique l'Erythrée, au nom des frontières historiques tracées par les ex-colons italiens alors que l'Ethiopie argue que cette zone était jusque-là sous son administration. Dans ces villages, aux confins de pays parmi les plus pauvres du monde, se règlent sans doute de vieux comptes, du temps où les actuels chefs d'Etat lutt