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Libération

La junte ressort la préférence nationale en Côte-d'Ivoire. Le candidat Ouattara pourrait être écarté des élections.

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publié le 17 mai 2000 à 1h10

Abidjan, de notre correspondante.

Alassane Ouattara pourra-t-il être candidat à l'élection présidentielle? Le débat qui a empoisonné la vie politique ivoirienne avant de déboucher sur un coup d'Etat, à la veille de Noël, est reparti de plus belle, et la fragile transition ivoirienne vacille. Après des semaines de discussions, le général Robert Guéï a rendu son verdict: le projet de Constitution retenu pour être soumis au référendum, le 23 juillet prochain, devrait a priori disqualifier le candidat Ouattara. Selon le texte, il faudra «ne s'être jamais prévalu d'une autre nationalité» que celle de la Côte-d'Ivoire pour briguer la magistrature suprême. Or, avant de devenir Premier ministre de 1990 à 1993, Alassane Ouattara a représenté le Burkina Faso au FMI et à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest. Il disposait alors d'un passeport diplomatique de ce pays. Il se serait donc, du moins ses adversaires l'espèrent, «prévalu» de la nationalité burkinabé.

Pour justifier le choix d'une telle disposition, le général-Président en appelle au peuple. Selon lui, «la grande majorité des Ivoiriens» a montré qu'elle ne voulait pas d'un «Président-caméléon» qui changerait de nationalité au gré des circonstances. De fait, le chef de l'Etat prend ainsi la tête d'une large coalition: le «TSO» ­ tout sauf Ouattara ­ regroupe les anciens membres du parti au pouvoir, le PDCI, et leurs opposants de toujours, les socialistes du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo. Tous unis