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Libération

A Abou Dis, faubourg de Jérusalem et future capitale palestinienne: «On ne veut pas de mur de Berlin».

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publié le 18 mai 2000 à 1h07

Abou Dis, envoyé spécial.

«La municipalité? Quelle municipalité? Il n'y en a pas!» La question fait sourire le passant croisé au détour d'une rue poussiéreuse. A défaut d'hôtel de ville, il révèle l'existence d'un «conseil local». Un chemin de terre mène à la maison de son «président», Saleh Abou-Hilal, personnage débonnaire qui exerce ses fonctions depuis trois ans. Avant lui, il n'y avait aucune autorité. Tout juste un moukhtar, un chef coutumier. A entendre certains dirigeants israéliens, il règne sur la future capitale de l'Etat de Palestine. Une perspective plutôt flatteuse pour un faubourg dénué d'industrie et traversé de routes défoncées. Elle ne suscite chez lui qu'une réaction de colère: «Abou Dis n'est rien d'autre qu'une banlieue. Nous espérons seulement être rattachés à Jérusalem le jour où elle deviendra notre capitale.»

Une brèche dans les Lieux saints.

Très bientôt, Abou Dis, qui est déjà en partie autonome, passera sous le contrôle total de l'Autorité palestinienne. La décision a été adoptée lundi par le cabinet israélien, pendant que la bande de Gaza et la Cisjordanie s'embrasaient. «Les Palestiniens auront Abou Dis, et nous aurons Jérusalem», a expliqué Ehud Barak à ses détracteurs du Likoud qui l'accusent de préparer un partage de la «capitale éternelle du peuple juif». Pour la première fois, en effet, une brèche est ouverte en direction des Lieux saints. Yasser Arafat, lorsqu'il aura pris ses nouveaux quartiers, pourra enfin apercevoir à l'oeil nu l'esplanad