Avant même que les résultats officiels soient proclamés, le parti de
l'ex-président conservateur de la République dominicaine, Joaquin Balaguer, a reconnu hier soir la victoire, au premier tour de la présidentielle, de son rival, le social-démocrate Hipolito Mejia. Les derniers résultats, portant sur 97% des bureaux de vote, indiquaient que Mejia arrivait largement en tête avec 49,90% des suffrages.
«Caudillo». Après deux ans d'éclipse, Joaquin Balaguer, 94 ans, n'a donc pas réussi à retrouver son fauteuil présidentiel. Le vieux caudillo avait toutes ses chances, bien que la droite, incarnée par son Parti social-chrétien réformiste (PSCR), formation ultraconservatrice, soit politiquement et socialement minoritaire en République dominicaine. Balaguer a dirigé son pays pendant vingt-deux des trente-quatre années écoulées, avec un paternalisme fortement épicé de répression, de corruption, de fraudes électorales et de racisme anti-Noirs. Sa popularité dans les couches les plus défavorisées reste un mystère que certains expliquent par des facteurs «magiques». La propagande l'a toujours présenté, il est vrai, comme le bouclier des pauvres et la «sentinelle de la patrie», et Balaguer peut se targuer de grands projets pharaoniques qui, bien qu'en creusant le déficit, ont créé des dizaines de milliers d'emplois éphémères" attribués par le PSCR.
Le véritable perdant, Danilo Medina, 49 ans, candidat du Parti de la libération dominicaine (PLD) du président sortant Leonel Fernandez, est pa