Menu
Libération

Milosevic réduit l'opposition au silence. Studio B, l'unique télé indépendante, est passé sous le contrôle du régime.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mai 2000 à 1h07

Belgrade, correspondance.

Les adversaires de Slobodan Milosevic dénoncent «un début d'état d'urgence». Le régime a asséné un coup sévère à une opposition serbe déjà affaiblie en prenant le contrôle dans la nuit de mardi à mercredi de l'unique chaîne de télévision, TV Studio B, sur le plateau de laquelle ses leaders pouvaient exposer leurs vues. Elle était contrôlée par la municipalité de Belgrade, gérée depuis 1997 par le Mouvement serbe du renouveau (SPO) de Vuk Draskovic, le principal parti d'opposition serbe.

Répression. En pleine nuit, quelque 500 policiers anti-émeutes masqués, vêtus de gilets pare-balles, armes au poing, ont fait irruption dans la tour de la «Beogradjanka», où se trouvent les studios de la chaîne. En reprenant le contrôle de Studio B, le pouvoir a en même temps muselé l'une de ses bêtes noires, la radio indépendante la plus populaire de Belgrade, B2-92, «hébergée» par Studio B après sa fermeture le jour des premières frappes aériennes sur la Yougoslavie, au printemps 1999. Radio Index, une radio libre étudiante dont les locaux se trouvent à la «Beogradjanka» est également réduite au silence. La police a aussi empêché les journalistes du quotidien indépendant Blic, de continuer à préparer leur nouveau numéro. Blic avait déjà subi un revers lundi lorsque l'imprimerie du journal gouvernemental Borba avait décidé de lui refuser désormais ses services. Les journalistes de Blic ont été accueillis par la rédaction de Danas. Ce quotidien indépendant est depuis l