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Libération

Travail forcé: l'Autriche se rachète à peu de frais. L'accord signé hier ne convient pas aux avocats américains.

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publié le 18 mai 2000 à 1h06

Vienne, de notre correspondant.

Se sachant observée par les chancelleries du monde entier, l'Autriche cherche à régler au plus vite le dossier des travailleurs forcés (lire Libération du 13 mars). Lundi, Maria Schaumayer, responsable autrichienne du dossier, a rencontré les représentants des six pays d'Europe centrale et orientale les plus concernés, une réunion à laquelle assistait également Stuart Eizenstat, responsable de ces questions auprès de l'administration américaine.

«Geste humanitaire». A écouter Maria Schaumayer, tout semble aller pour le mieux. Un projet de loi de dédommagement est déjà rédigé, et les six pays d'Europe de l'Est (Hongrie, Pologne, République tchèque, Ukraine, Russie et Biélorussie) ont exprimé leur accord avec le texte. Le «geste humanitaire» ­ c'est le nom que lui donne la représentante autrichienne ­ que Vienne s'apprête à faire en faveur des 150 000 travailleurs forcés encore vivants, consiste dans le versement, en une fois, d'une somme allant de 2 500 francs à 50 000 francs par personne, en fonction de la dureté des conditions de travail à l'époque (au total 432 millions d'euros, 2,8 milliards de francs).

Si les choses suivent leur cours comme prévu, la loi pourrait être votée avant l'été, un bureau chargé de recueillir les demandes devrait ouvrir «d'ici à la fin de l'automne», et les premiers versements pourraient être effectués avant la fin de l'année. Une rapidité importante pour les personnes concernées, toutes âgées et souvent faibles physi