New York, de notre correspondant.
C'était l'époque où, dans le sud des Etats Unis, les Noirs n'avaient toujours pas le droit de manger avec les Blancs. Birmingham, Alabama, était connue comme l'une des villes les plus ségrégationnistes du pays. Et depuis des mois, les populations de couleur y organisaient des sit-in pour protester contre le sort qui leur était réservé, encouragées par Martin Luther King et le mouvement des droits civiques. Ce 15 septembre 1963, les quatre adolescentes, elles, se préparaient au service du dimanche dans la cave de la Sixteenth Street Baptist Church. Quand la bombe, apparemment dissimulée sous les marches de l'église, a explosé, Denie McNair, Cynthia Wesley, Carole Robertson et Addie Mae Collins ont été tuées sur le coup.
Trente-sept ans plus tard, deux anciens membres du Ku Klux Klan se sont présentés mercredi la tête basse à la prison de Jefferson County, en Alabama. Thomas E Blanton Jr, 61 ans, et Bobby Frank Cherry, 63 ans, ont été inculpés de huit charges de meurtre, et accusés par un grand jury de l'Etat d'avoir «comploté pour poser la bombe de Birmingham». Malgré l'affirmation de leur innocence, ils ont été placés en détention jusqu'à la tenue de leur procès.
Affaire classée. L'une des enquêtes les plus longues et les plus controversées des autorités fédérales semble donc toucher à sa fin. Dès 1963, le FBI avait désigné quatre suspects dont Blanton et Cherry. Mais le bureau s'était montré incapable de produire un quelconque acte d'accusa