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Libération
Interview

L'eurodéputé Jean-Louis Bourlanges (UDF) applaudit Fischer: «L'UE doit être une puissance politique».

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publié le 19 mai 2000 à 0h41

Strasbourg (UE), envoyé spécial.

Jean-Louis Bourlanges, député européen (PPE-UDF), estime que la proposition de Joschka Fischer de créer une fédération européenne doit être mise en oeuvre dès maintenant. Attendre l'élargissement pour réformer profondément l'Union serait la condamner à la dilution.

C'est le grand retour du concept de «fédération» dans le débat européen?

C'est en tout cas un mot nouveau dans la bouche d'un des chefs de l'une des grandes diplomaties nationales. De ce point de vue, c'est un fait positif. Mais ce qui me paraît encore plus intéressant est que Joschka Fischer pose les vraies questions relatives à l'avenir de l'Union européenne, celles de ses missions, de ses moyens et de ses frontières. Et il nous propose des réponses relativement fortes: l'Europe doit être une puissance politique et donc une fédération sur le plan institutionnel. Après des années de byzantinisme technocratique et de frilosité identitaire, ces propos sont roboratifs.

Une nouvelle fois, la relance de l'intégration communautaire vient d'Allemagne.

On peut effectivement se désoler de l'indigence de l'expression publique française sur l'avenir de l'Europe, ce qui souligne par contraste l'ampleur et l'audace de la vision allemande. Cela dit, je mettrais deux bémols à cette observation. Le premier est que la déclaration de Fischer ne constitue en rien une contribution allemande à la conférence intergouvernementale actuelle chargée de la réforme des institutions communautaires: Fischer a préc