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Libération

Chébaa, croche-pied du Hezbollah à la paix. Beyrouth somme Israël de se retirer de cette zone qu'elle situe dans le sud Liban.

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publié le 20 mai 2000 à 0h59

Beyrouth, envoyés spéciaux.

Chébaa. Dix-huit hameaux perdus sur le versant libanais du Mont Hermon, et dont quasiment personne au Liban n'avait encore entendu parler. Pour Damas, c'était une terre syrienne jusqu'à l'occupation israélienne de 1967, et ses gendarmes y avaient leurs habitudes. C'est pourtant ces quelques arpents de terre peu fréquentés, sinon par les contrebandiers, dont Beyrouth fait à présent son cheval de bataille pour tenter de faire trébucher le retrait unilatéral du Sud-Liban entamé par Israël, qui doit s'achever le 7 juillet. Et ainsi donner une légitimité à la poursuite des opérations de guérilla du Hezbollah.

Lieu stratégique. Le président libanais, Emile Lahoud, a saisi l'ONU du problème de Chébaa, faisant valoir que, pour le Liban, le retrait ne serait pas total si Israël ne restituait pas ce territoire d'environ 100 km2. Le chef de l'Etat et l'ensemble de la classe politique du Liban s'appuient sur la résolution 425 du Conseil de sécurité. «Le retrait de Chébaa tombe bien sous le coup de la 425, qui exige un retrait immédiat des forces israéliennes de tous les territoires libanais occupés», confirme l'historien Issam Khalifé.

Pour Israël, il n'est aucunement question de rendre Chébaa, en tout cas pas au Liban, ce versant montagneux ayant un intérêt stratégique ­ il abrite notamment une station dite de préalerte qui contrôle l'ensemble de la région. L'Etat hébreu estime que ce territoire fait partie du Golan, la Syrie l'ayant occupé en 1957, que sa rest