Les nationalistes mélanésiens auteurs de la tentative de coup d'Etat
survenue vendredi aux îles Fidji ont menacé hier d'exécuter «un par un» la vingtaine d'otages qu'ils retiennent dans l'enceinte du Parlement, y compris le Premier ministre, Mahendra Chaudhry. Le président fidjien, Ratu Sir Kamisese Mara, dans une adresse télévisée à la nation, a affirmé dimanche que George Speight, instigateur du coup d'Etat, s'est autoproclamé samedi Premier ministre et entendait exercer des pouvoirs usurpés. C'est dans le cas où il ne lui serait pas permis de diriger le pays qu'il commencerait à exécuter les otages. Le Président a affirmé «ne pas être en mesure d'accepter» un tel chantage. Refusant toute aide extérieure, il a assuré «disposer du personnel apte à mettre fin à ces événements». Recourant à des pouvoirs d'exception, le Président a interdit aux médias de relayer les déclarations des auteurs du coup d'Etat.
Le chef des putschistes, George Speight, est un homme d'affaires dont le père est député de l'opposition. Il a affirmé sa volonté de rendre le pouvoir aux Mélanésiens, qui s'estiment spoliés par les Indo-Fidjiens qui représentent 43% des 800 000 habitants de l'île. Hier et avant-hier, il a libéré une trentaine de personnes, sur les 53 qui étaient détenues après que celles-ci eurent, sous la contrainte, démissionné de leur mandat. Le vice-ministre de l'Information, Lekh Ram Veyeshni, a ainsi raconté que George Speight avait posé un pistolet sur sa tête pour le forcer à signer