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Libération

Taipei et Pékin: dialogue en vue. Investi samedi, le novueau président taïwanais a esquissé un compromis.

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publié le 22 mai 2000 à 0h56

Pékin, de notre correspondante.

Le climat de tension devrait retomber pour plusieurs mois dans le détroit de Taiwan, et un dialogue s'amorcer de nouveau entre Pékin et Taipei, même si la propagande chinoise conserve un ton acerbe. Telles sont les perspectives qui semblent se dessiner, à l'issue de deux journées riches en rebondissements, entre l'île de Taiwan et le continent chinois.

Samedi, le nouveau président démocratiquement élu de Taiwan, Chen Shui-bian, a prêté serment lors d'une cérémonie d'investiture, avant de prononcer un discours fébrilement attendu, car de sa tonalité et de ses annonces dépendait l'avenir géopolitique de la région. La Chine, qui considère Taiwan comme une «province rebelle» et prône «la réunification», alors que la population taïwanaise souhaite dans sa grande majorité le maintien du statu quo, avait fait monter la pression ces dernières semaines, réclamant que Chen Shui-bian reconnaisse dans son discours «le principe de la Chine unique», sans quoi l'île risquait la «guerre».

Réaction en deux temps. Le nouveau Président, un avocat de 50 ans, s'est brillamment sorti de l'exercice, en reconnaissant qu'il abandonnait le principe d'indépendance de l'île et en se plaçant dans une logique de réunification, mais à long terme. «Nous allons nous atteler au problème d'une future Chine unique», a-t-il déclaré. La Chine a réagi d'une manière étonnamment rapide, mais en deux temps. Un premier communiqué commun, très intransigeant, des deux «bureaux des affaires